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Halte aux fraises d'hiver !!!

Depuis fin janvier, elles fleurissent sur tous les étals des supermarchés … Elles viennent d'Espagne et ne coûtent que 2 à 3 € les 250 g… Une aubaine me direz-vous ? Que nenni !

Voici l'histoire d'un produit "hors saison" à laisser dans son supermarché au lieu de l'emmener dans son caddie...

Des méthodes de production pas très catholiques…

Les fraises espagnoles sont produites à 95 % dans le parc National de Doñana, inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, Ce parc est massacré depuis une dizaine d'années pour établir des zones entières dédiées à la fraise : 10 000 hectares ont été débarrassés des nombreux oiseaux et lynx protégés jusqu'alors.

 

La production de ces fruits requiert énormément d'eau (80 % de la ressource locale) : les nappes phréatiques n'auront, à cette vitesse là, qu'une existence de 10 ans. Cela met en danger toute la population locale.

 

Des serres ont donc poussé de terre : les fraises sont donc plantées sur des bâches noires mais sur un sol très particulier, En effet : à l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005) ; le second, composé de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux : il bloque les alvéoles pulmonaires.

 

Les premières victimes de ces substances chimiques : les travailleurs pauvres de ces serres, la plupart du temps des marocains ou des immigrés maghrébins qui inhalent ses poisons. Ouvriers agricoles qui d'ailleurs sont exploités (12 000 femmes marocaines n'ont pas hésité en 2007 à franchir la Méditerranée pour travailler pour 35 euros pendant 10 à 12h sous une serre surchauffée), Ces ouvriers sont mis à la porte dès juin, fin de la saison de la fraise espagnole.

 

Sur une production annuelle de 330 000 tonnes de fraises espagnoles (chiffre 2006), 25 % est destiné au marché français (source douanes et Interfel). La France importe 71 % de fraises d'Espagne, soit 83 000 tonnes (chiffre 2006) et consomme annuellement 130 000 tonnes de fraises.

Qu'en est il de la qualité de ces fraises ?

Les fraises espagnoles, en plus de n'avoir aucun goût, sont truffées de produits destinés à les faire grossir très vite. De plus, le mode de production hors-sol favorise les moisissures, d’où l’utilisation généreuse de fongicides, mais aussi d’insecticides.

 

En France, l’analyse en 2005 de 112 échantillons par la Direction générale de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes a révélé des traces de pesticides dans 76% des barquettes, dont 16% au-dessus des limites autorisées. Mais en réalité, des résidus sont retrouvés dans la quasi-totalité des fraises espagnoles, au total 105 molécules différentes, selon une étude allemande. La moitié des détections porte sur 5 d’entre elles : le cyprodinil, le fludioxonil, le fenhexamide, le tolylfluanide and l’azoxystrobine.

Quelles conséquences sur la santé ?

Ces pesticides sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens et d’avoir des effets sur la reproduction humaine et le développement fœtal.

Ces techniques se retrouvent aussi dans certaines fraises produites au Maroc ou en Chine.

 

 

Si vous avez une folle envie de fraise, attendez le mois de mai et consommez-les jusqu'en août. Il existe de très bonnes fraises en France (les meilleures étant celles provenant de votre jardin, encore réchauffées par le soleil d'été) produites dans de nombreuses régions : Sud-Ouest, Sud-Est, Vallée du Rhône, Val-de-Loire, Bretagne. La plupart sont étiquetées avec un label indiquant qu'elles sont produites en France.

 

Les première fraises que vous rencontrerez sont la gariguette et la ciflorette, suivies ensuite par l'elsanta, la darselect, la charlotte et la meilleure : la mara des bois.

 

Essayez de privilégier les productions locales. En Bretagne nous avons l'excellente fraise gariguette de Plougastel, ramenée par un certain Mr Frezier et cultivée depuis le 18ème siècle.

Sources :

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